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la salope du village

Théâtre (pierrick de luca)
 

Combien de mères n’ont-elles pas déjà suggéré à leur fille
de rallonger leur jupe pour ne pas paraître vulgaire ?
Au fond, qui n’a jamais regardé d’un mauvais œil
cette fille qui drague ouvertement les mecs en soirée ?

J’ai grandi là ou une fille qui aurait l’audace de montrer le moindre signe de désir sexuel est une salope. J’ai pourtant grandi entouré de gens « dits » biens, ouverts et tolérants. Ce paradoxe, c’est un constat que j’observe encore aujourd’hui. 

 

A quatre ans, j’étais fasciné par cette femme maquillée « généreusement » qui venait dans le magasin de mes parents. Pour ma famille elle était vulgaire, pour les hommes du village et leurs épouses, c’était une pute ou une traînée. Pour d’autres catholiques, c’était “ une pauvre fille à plaindre qui avait sans doute reçu trop peu d’amour jusque là et tentait de se faire remarquer, donc aimer, par son accoutrement. 

 

En effet, elle avait des rapports sexuels avec des hommes du village, des pères de famille, des maris, des jeunes puceaux. Elle cumulait les soirées de village où elle devenait l’objet de bagarres (ou y prenait part, elle-même), les vols dans les magasins, la consommation et l’incitation aux drogues etc.
Pourtant elle jouait un rôle important et central dans ce village :

La salope ! A ce titre, on aurait pu lui dire bravo.

 

Avec une bande son digne des plus grandes épopées hollywoodiennes,

cette histoire raconte comment* celle que tout le monde se plaisait à appeler «la salope» a réussi à vaincre la domination masculine dictatoriale, ultra sécuritaire et à sauver le monde et la vie qu’il contient.

 

Avec l’aide de l’alcoolique du café , du p’tit PD du village et de la “fausse-jeune” coiffeuse.

Conception et jeu : Pierrick de Luca

Dramaturgie et regard extérieur : Sarah Testa

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